En 1936 Dale Carnegie parlait déjà du besoin de Reconnaissance et mentionnait que c’était le besoin humain le plus profond.
J’ai pris pleinement conscience de l’importance de cette notion alors que j’avais 15 ans. Donc il y a déjà bien longtemps… À l’époque je désirais surtout mieux comprendre mes copains de classe et surtout mieux m’intégrer… Fort complexé à l’époque, fort timide aussi je cherchais des moyens pour mieux me faire apprécier. Hé oui. En d’autres mots j’étais en manque de reconnaissance et avais le sentiment que je devais faire quelque chose pour que cela change. Alors que j’étais chez un copain de classe j’ai été attiré par un livre qui se trouvait dans la bibliothèque « commune » à sa famille. Ce livre portait un drôle de titre. Un titre un peu ringard et sa date de publication n’arrangeait rien : 1936. J’ai demandé si je pouvais l’emprunté et il a accepté. Le livre appartenait au papa de mon copain et celui-ci le recommandait à tout qui voulait l’entendre. Maintenant je comprends mieux pourquoi.
Car ce livre je ne l’ai pas lu, je l’ai « dévoré » tant je le trouvais extraordinaire. Pourtant au début, j’avoue que j’étais assez perplexe face au titre : « Comment se faire des amis », mais avec du recul, je ne vois quel titre aurait pu mieux convenir.
J’ai été attiré par le titre du livre « Comment se faire des amis de Dale Carnegie » sûrement parce qu’à l’époque je suivais une formation hôtelière et que le côté « recette » m’attirait mais en même temps cela me dérangeait car mettre un côté « technique » dans les relations me posait problème. Cela semblait manipulateur. Tant pis pour ce « côté manipulation » je voulais comprendre. Et j’ai finalement trouvé un livre merveilleux, bourré de « bon sens ». Comme quoi, entre le contenant, le contenu et la valeur intrinsèque du contenu, il y a parfois un grand écart.
Dale Carnegie, dans son livre, décrypte les mécanismes des relations humaines.
Il ne faut surtout pas s’en servir comme d’un mode d’emploi, mais simplement assimiler les concepts présentés. Et en particulier un de ces concepts :
« Le principe le plus profond de la nature humaine, c’est la soif d’être apprécié. »
« Quels sont nos besoins ? Peu de choses, mais ces choses, nous les réclamons avec une insistance inlassable. Les voici:
- La santé et la conservation de la vie.
- La nourriture.
- Le sommeil.
- L’argent et les biens qu’il procure.
- La survivance future.
- La satisfaction sexuelle.
- Le bonheur de nos enfants.
- Le sentiment d’être important.
Presque tous ces besoins sont généralement satisfaits, mais il en est un qui est rarement contenté; et pourtant, il est aussi impérieux que la faim. Cette aspiration, c’est ce que Freud appelle « le désir d’être reconnu ». C’est ce que John Dewey appelle « le désir d’être important ».
William James disait: « Le principe le plus profond de la nature humaine, c’est la soif d’être apprécié. » Il ne parle pas de souhait ou de désir, mais de la « soif » d’être apprécié. »
Tout est dit. Ce livre offre une leçon passionnante de « contacts humains ». Il montre que ce besoin de reconnaissance est aussi important que le besoin de se désaltérer ou de manger. Ou alors juste après car j’entends déjà les critiques : -« ventre affamé n’a point d’oreille ». Mais attention dans bien des pays, même avoir le droit de manger est une « forme de reconnaissance ». Mais là c’est un autre débat.
Retenons si vous voulez bien, que ce besoin de Reconnaissance relie tout ce que nous faisons dès notre premier souffle.
Ce besoin primitif est celui qui a conduit à bâtir des civilisations entières. Si tu te promènes dans Paris (ou à Versailles), tu navigues entre des bâtiments tous plus beaux les uns que les autres, et il faut bien le dire un poil prétentieux. Ces bâtiments, ces villes, ce développement de l’humanité s’est fait en raison de ce besoin impérieux d’exister de certains individus parfaitement identifiés. Que ce soit dans les temps anciens ou modernes (la pyramide du Louvre est un exemple parfait).
Lorsque tu décores ta maison, que tu achètes de beaux meubles, que tu mets des tableaux au mur et que tu invites des amis, c’est toujours en raison de ce besoin impérieux d’exister.
Lorsque Brel écrivait ses chefs d’œuvres, que Michel-Ange décorait le plafond de la chapelle Sixtine, c’est encore en suivant ce besoin.
Il ne s’agit pas uniquement de gérer des individualités, il s’agit de connaître la mécanique du besoin de reconnaissance qui existe en chaque être humain, avec son côté lumineux et son côté obscur.
Chaque humain est unique, et chaque humain en a conscience. Et veut être reconnu pour ce qu’il est, et non pas comme un simple numéro.